Référence du segment des citadines depuis plus de deux décennies, la Toyota Yaris incarne la fiabilité japonaise dans l’imaginaire collectif. Pourtant, derrière cette réputation flatteuse se cachent certaines versions qu’il vaut mieux éviter. Notre guide complet vous dévoile les zones d’ombre de chaque génération, motorisation par motorisation.
Avant d’entrer dans les détails, voici un tableau récapitulatif des modèles de Toyota Yaris à éviter en fonction de la motorisation :
Génération | Version à éviter | Années | Principaux problèmes | Coûts moyens |
---|---|---|---|---|
Yaris 1 | 1.0 VVTi 68ch | 1999-2001 | Consommation d’huile excessive, fumée bleue | 1500-2500€ |
Yaris 1 | 1.4 D-4D 75ch | 2002-2005 | Turbo fragile, injecteurs sensibles | 2000-3000€ |
Yaris 2 | 1.3 VVTi 86ch | 2005-2008 | Distribution fragile, tendeurs défectueux | 800-4000€ |
Yaris 2 | 1.4 D-4D 90ch | 2005-2011 | Système d’injection défaillant, vanne EGR | 2000-3500€ |
Yaris 3 | Hybride 100h | 2012-2014 | Batterie HV fatiguée, convertisseur | 2500-3000€ |
Yaris 3 | 1.0 VVT-i 69ch | 2011-2020 | Surconsommation, embrayage fragile | 800-1200€ |
Yaris 4 | 120h Hybride | 2020 | Calibration CVT, transitions brutales | 250-500€ |
Yaris 4 | 1.5L 125ch | 2020-2021 | Consommation élevée, vibrations | 650-1000€ |
Toyota Yaris 1 (1999-2005) : Les modèles à éviter

La première Yaris a révolutionné le segment des citadines avec son design avant-gardiste et son habitacle modulaire. Cependant, cette pionnière n’est pas exempte de défauts, particulièrement sur certaines motorisations.
Le 1.0 VVTi 68ch : l’assoiffé d’huile
Ce petit moteur essence, bien que reconnu pour sa vivacité en ville, cache un défaut majeur sur les modèles produits entre 1999 et 2001. Passé le cap des 150 000 kilomètres, sa consommation d’huile devient problématique, pouvant atteindre jusqu’à 1 litre tous les 1000 km dans les cas les plus sévères. Ses signes distinctifs sont caractérisés par une fumée bleue à l’échappement, particulièrement au démarrage, accompagnée d’une perte progressive de puissance en côte.
Coûts moyens des principales réparations :
- Remplacement des segments : 1200-1500€
- Réfection culasse complète : 2000-2500€
- Guides de soupapes : 800-1000€
- Vidange plus fréquente : 80-120€ tous les 5000 km
Le 1.4 D-4D 75ch : le diesel capricieux
Introduit en 2002, ce diesel promettait monts et merveilles avec sa technologie common rail alors novatrice. La réalité s’avère plus complexe avec plusieurs points de faiblesse majeurs. Le turbo montre des signes de faiblesse dès 120 000 km, avec une symptomatologie bien identifiée : sifflements anormaux, perte de puissance brutale, fumée noire à l’échappement. Les injecteurs, très sensibles à la qualité du carburant, peuvent nécessiter un remplacement coûteux dépassant facilement les 1500€, sans compter la main d’œuvre.
Élément | Kilométrage critique | Coût moyen réparation | Gravité |
---|---|---|---|
Turbo | 120 000 km | 1300€ | ⚠️⚠️⚠️ |
Injecteurs | 150 000 km | 1500€ | ⚠️⚠️ |
Vanne EGR | 100 000 km | 400€ | ⚠️ |
Toyota Yaris 2 (2005-2011) : Les modèles à éviter

Le 1.3 VVTi 86ch : le talon d’Achille mécanique
Ce bloc essence, apprécié pour son couple et sa souplesse, révèle ses faiblesses après 120 000 kilomètres. La distribution constitue son point faible majeur, avec des tendeurs et des galets qui peuvent montrer des signes de fatigue prématurée. Un remplacement préventif s’impose aux alentours des 90 000 km pour éviter tout risque de casse moteur. Les symptômes avant-coureurs incluent un claquement métallique au démarrage à froid et de légers à-coups en accélération.
Signes avant-coureurs de problèmes de distribution :
- Claquement métallique au démarrage à froid
- Légères vibrations au ralenti persistantes
- À-coups en accélération progressive
- Sifflement caractéristique côté distribution
Le 1.4 D-4D 90ch : l’héritier des problèmes
Évolution du diesel précédent, ce moteur de seconde génération conserve malheureusement les mêmes faiblesses génétiques. Le système d’injection common rail reste particulièrement sensible, avec des injecteurs qui peuvent montrer des signes de défaillance dès 130 000 km. Les symptômes sont souvent insidieux : une légère perte de puissance, des démarrages plus laborieux, une surconsommation progressive. La vanne EGR s’encrasse prématurément sur les véhicules effectuant principalement des petits trajets urbains, nécessitant un nettoyage régulier sous peine de voir apparaître le fatidique voyant moteur.
La pompe à injection haute pression représente également un point faible important. Sensible à la moindre impureté dans le carburant, elle peut défaillir brutalement, laissant le propriétaire face à une facture salée. Les paliers de turbos, bien que renforcés par rapport à la première génération, ne sont pas exempts de faiblesses, particulièrement sur les véhicules mal entretenus.
Les problèmes à anticiper avec budget :
- Injecteurs défaillants : 2000€ le jeu complet
- Nettoyage vanne EGR : 400€ l’intervention
- Remplacement pompe HP : 1800€
- Révision turbo : 900€
Toyota Yaris 3 (2011-2020) : Les modèles à éviter

L’arrivée de la troisième génération marque un tournant technologique pour la Yaris avec l’introduction d’une motorisation hybride. Cette complexification technique, bien que globalement maîtrisée, n’est pas sans conséquences sur la fiabilité de certaines versions.
La version hybride 100h : le pionnier fragile
Les premiers modèles hybrides (2012-2014) peuvent présenter des faiblesses au niveau de leur batterie haute tension après 8-10 ans d’utilisation ou environ 150 000 km. Les symptômes se manifestent progressivement : autonomie en mode électrique réduite, passages plus fréquents en mode essence, consommations en hausse sensible. Le remplacement de la batterie, bien que rare, représente un investissement conséquent dépassant les 2500€ chez Toyota. Le convertisseur peut également montrer des signes de faiblesse, se traduisant par des à-coups en phase de transition thermique/électrique.
Composant | Durée de vie moyenne | Coût remplacement | Impact performance |
---|---|---|---|
Batterie HV | 8-10 ans | 2500-3000€ | Consommation +15% |
Convertisseur | 150 000 km | 1800€ | Perte puissance |
MG1/MG2 | 200 000 km | 2200€ | Vibrations |
Calculateur hybride | 180 000 km | 1500€ | Passages en mode dégradé |
Le 1.0 VVT-i 69ch : la fausse économie
Ce petit moteur essence, bien que théoriquement économique, cache une réalité moins flatteuse au quotidien. Sa consommation urbaine peut grimper jusqu’à 7L/100km en usage réel, loin des chiffres optimistes annoncés par le constructeur. Sa puissance limitée oblige à solliciter fréquemment le moteur, particulièrement en côte ou lors des dépassements, accélérant l’usure des périphériques moteur. Le démarreur, composant particulièrement sollicité sur cette motorisation équipée du système Start&Stop, montre des signes de faiblesse dès 100 000 km sur certains exemplaires.
L’embrayage souffre également d’une durée de vie raccourcie, conséquence directe des sollicitations importantes nécessaires pour maintenir un rythme normal. Les remontées d’utilisateurs font état de remplacements parfois nécessaires dès 80 000 km en usage urbain intensif. La boîte manuelle, bien que robuste, peut développer des bruits de roulements sur les exemplaires les plus kilométrés.
Toyota Yaris 4 (2020-présent) : Les modèles à éviter

La dernière génération de Yaris marque une révolution majeure avec sa nouvelle plateforme TNGA-B. Plus rigide, plus sécurisante et théoriquement plus fiable, elle n’échappe pourtant pas à quelques défauts de jeunesse, particulièrement sur les premiers millésimes.
La 120h hybride première année : les défauts de jeunesse
Les tout premiers modèles hybrides produits en 2020 ont servi de banc d’essai grandeur nature pour cette nouvelle plateforme. La boîte CVT, composant crucial du système hybride, souffre d’une calibration approximative se traduisant par des à-coups désagréables à basse vitesse. Les transitions entre modes thermique et électrique manquent parfois de douceur, créant une sensation de secousse légère mais perceptible.
Le système multimédia des premiers modèles présente également quelques faiblesses : connexion Bluetooth capricieuse, latence dans l’affichage, et parfois des redémarrages inopinés. Toyota a progressivement corrigé ces défauts via des mises à jour logicielles, mais certains désagréments persistent sur les véhicules n’ayant pas bénéficié de ces corrections.
Problèmes récurrents sur les premiers modèles 2020 :
- Boîte CVT mal calibrée (reprogrammation : 250-300€)
- Système hybride aux transitions brutales
- Interface multimédia instable
- Consommation réelle supérieure de 15% aux données constructeur
Le 1.5L 125ch essence : la soif inattendue
Cette motorisation essence atmosphérique, développée comme alternative « classique » à l’hybride, déçoit par sa consommation étonnamment élevée. En usage mixte, comptez une moyenne réelle de 6.5L/100km, pouvant grimper à plus de 8L/100km en ville. Un appétit difficilement justifiable face à la version hybride de puissance similaire, plus sobre de 25% en moyenne.
Au-delà de sa consommation, ce moteur pêche par un manque de couple à bas régime, obligeant à des rétrogradages fréquents en côte ou lors des dépassements. Cette sollicitation constante de la boîte manuelle impacte la durée de vie de l’embrayage, particulièrement en usage urbain. Les premiers retours font état d’une usure prématurée des silent-blocs moteur, se traduisant par des vibrations croissantes au ralenti passé 50 000 km.
Version | Conso. mixte réelle | Points faibles majeurs | Coût moyen entretien/an |
---|---|---|---|
1.5L 125ch MT | 6.5-7.5L/100km | Embrayage, vibrations | 650€ |
Hybride 120h | 4.5-5.5L/100km | Calibration CVT | 500€ |
Les évolutions apportées aux millésimes 2022-2023 ont permis de gommer une partie de ces défauts, particulièrement sur la version hybride qui gagne en douceur et en efficience. Cependant, la motorisation essence pure reste handicapée par sa consommation élevée, faisant de l’hybride l’option la plus pertinente sur cette génération.
Les modèles de Toyota Yaris les plus fiables : Quels modèles choisir ?
À travers ses quatre générations, certaines versions de la Yaris se sont distinguées par leur fiabilité exemplaire.
- Yaris 1 (1999-2005) : Le 1.3 VVTi 87ch post-2003, capable de dépasser les 250 000 km sans souci majeur
- Yaris 2 (2005-2011) : Le 1.0 VVTi 69ch après 2008, avec sa chaîne de distribution inusable
- Yaris 3 (2011-2020) : L’hybride 100h des années 2016-2020, technologie maîtrisée et batteries endurantes
- Yaris 4 (2020+) : L’hybride 116h à partir de 2021, une fois les défauts de jeunesse corrigés
Version | Points forts | Kilométrage potentiel |
---|---|---|
1.3 VVTi 87ch (2003+) | Solidité mécanique | 300 000+ km |
1.0 VVTi 69ch (2008+) | Entretien minimal | 250 000+ km |
Hybride 100h (2016+) | Économie d’usage | 200 000+ km |
Hybride 116h (2021+) | Fiabilité globale | 150 000+ km* |
*Données encore limitées compte tenu de l’âge du modèle.
Guide d’achat
L’achat d’une Toyota Yaris d’occasion nécessite quelques vérifications essentielles, variables selon la génération visée.
Points de contrôle généraux
Quel que soit le modèle envisagé, une attention particulière doit être portée aux éléments suivants :
- Carnet d’entretien complet et tamponné (crucial pour les versions hybrides)
- Historique des interventions techniques
- État de la distribution sur les versions essence à courroie
- Contrôle technique de moins de 6 mois
- Test routier complet incluant démarrage à froid
Vérifications spécifiques par motorisation
- Pour les versions essence classiques :
- Absence de fumée bleue au démarrage
- Régularité du ralenti à froid comme à chaud
- Niveau et qualité de l’huile moteur
- Pour les diesels :
- Analyse des données diagnostic (vital sur les D-4D)
- Test du turbo à différents régimes
- État de la ligne d’échappement et du FAP
- Pour les hybrides :
- État de charge de la batterie haute tension
- Test des différents modes de conduite
- Transitions fluides entre thermique et électrique
Conclusion
La Toyota Yaris, malgré quelques versions à éviter, reste une valeur sûre du marché de l’occasion. Les motorisations essence atmosphériques et les hybrides récentes constituent les choix les plus pertinents, offrant le meilleur compromis entre fiabilité et coûts d’entretien.
Pour maximiser ses chances à l’achat :
- Privilégier les versions post-restylage de chaque génération
- Éviter les premiers millésimes des nouvelles motorisations
- Opter pour un véhicule avec historique complet
- Prévoir une expertise indépendante sur les versions hybrides
L’hybride s’impose comme le choix le plus judicieux sur les générations 3 et 4, tandis que les versions essence constituent d’excellentes alternatives sur les générations plus anciennes.