Quels sont les moteurs Dacia à éviter ?

Quels sont les moteurs Dacia à éviter ?

Dans un contexte automobile où les prix ne cessent de grimper, Dacia s’est imposé comme le champion du rapport qualité-prix. Pourtant, derrière cette success-story se cachent quelques zones d’ombre, particulièrement au niveau des motorisations. Si la marque roumaine a considérablement progressé ces dernières années, certains moteurs de sa gamme méritent une attention toute particulière avant de passer à l’achat. Enquête sur les motorisations à privilégier et celles à éviter.

Avant d’entrer dans le détail de notre analyse, voici un tableau récapitulatif des motorisations Dacia les plus problématiques :

MotorisationPériode à risqueProblèmes fréquentsCoût moyen des réparationsNiveau de risque
1.2 TCe2012-2016• Consommation d’huile excessive (1L/1000km)
• Casse moteur
• Segments de pistons défectueux
• Chaîne de distribution
• Turbo défaillant
• Réfection moteur : 3500-4500€
• Chaîne distribution : 800-1200€
• Turbo : 1200-1800€
• Kit segments : 2000-2500€
⚠️⚠️⚠️ Très élevé
0.9 TCe2012-2017• Consommation d’huile
• Turbo fragile
• Encrassement admission
• Distribution
• Turbo : 1000-1500€
• Nettoyage admission : 300-500€
• Distribution : 600-800€
⚠️⚠️ Modéré
1.5 dCi (pre-2013)2004-2013• Turbo défaillant
• Injecteurs
• Pompe à injection
• Vanne EGR
• Turbo : 1200-1800€
• Injecteurs : 1200-2000€
• Pompe injection : 1500-2000€
• Vanne EGR : 400-700€
⚠️⚠️ Modéré
1.2 16V2004-2012• Consommation d’huile
• Distribution
• Joints de culasse
• Distribution : 500-700€
• Joint de culasse : 800-1200€
⚠️ Faible
1.6 MPI2004-2010• Consommation élevée
• Bobines d’allumage
• Sondes lambda
• Bobines : 200-400€
• Sondes : 150-300€
⚠️ Faible

Légende niveau de risque :

  • ⚠️⚠️⚠️ Très élevé : Problèmes majeurs fréquents, réparations coûteuses
  • ⚠️⚠️ Modéré : Problèmes occasionnels, coût des réparations moyen
  • ⚠️ Faible : Problèmes mineurs, réparations abordables

Note importante : Les coûts indiqués sont des moyennes constatées en 2024 dans des garages indépendants. Les tarifs en concession peuvent être 20 à 40% plus élevés. Ces montants peuvent varier selon :

  • La région
  • Le kilométrage du véhicule
  • L’état général du véhicule
  • La disponibilité des pièces
  • Le type de garage choisi (concessionnaire/indépendant)

Les moteurs Dacia à éviter

Le 1.2 TCe : l’enfant terrible de la gamme

Le moteur 1.2 TCe (H5Ft) cristallise à lui seul la majorité des critiques adressées à la marque. Ce bloc essence turbocompressé, développé conjointement avec Nissan, s’est rapidement révélé problématique. La période 2012-2016 fut particulièrement critique, avec des cas de casse moteur suffisamment nombreux pour alerter les associations de consommateurs.

Principales faiblesses identifiées :

  • Consommation d’huile excessive (jusqu’à 1L/1000km)
  • Défaillance prématurée des segments de pistons
  • Usure anormale des chemises de cylindres
  • Fragilité chronique de la chaîne de distribution
  • Turbo défaillant sur certaines séries

Si Renault a apporté des modifications substantielles sur les versions produites après 2018, la prudence reste de mise. Les propriétaires témoignent encore de consommations d’huile supérieures à la normale, même si les cas de casse moteur se font plus rares.

Le 0.9 TCe : des fragilités mais une fiabilité en progression

Plus compact que son grand frère, le trois cylindres 0.9 TCe (H4Bt) présente un bilan plus nuancé. Les premiers exemplaires ont certes connu leur lot de déboires, mais les ingénieurs de Dacia ont su tirer les leçons de ces erreurs de jeunesse.

Points de vigilance majeurs :

  • Performance limitée en charge et en côte
  • Tendance à l’encrassement en usage urbain
  • Consommation d’huile à surveiller sur les premiers modèles
  • Turbo fragile sur les versions antérieures à 2017

Néanmoins, les versions produites après 2017 affichent une fiabilité nettement améliorée, faisant de ce bloc une option désormais envisageable pour qui cherche un moteur essence moderne. Son agrément de conduite et sa sobriété en font même un choix pertinent sur les dernières générations de Sandero et Logan.

Le 1.5 dCi : la métamorphose d’un diesel controversé

L’histoire du 1.5 dCi chez Dacia illustre parfaitement l’évolution technique de la marque. Les premières versions de ce diesel, antérieures à 2013, ont accumulé les points faibles, conduisant à une réputation mitigée. Cependant, l’arrivée de la version Blue dCi a marqué un tournant majeur.

Évolution des problématiques :

Avant 2013 :

Après 2013 (Blue dCi) :

  • Fiabilité générale améliorée
  • Consommation optimisée
  • Émissions polluantes réduites
  • Meilleure longévité des organes mécaniques

Problèmes moteurs Dacia généraux

Au-delà des spécificités propres à chaque motorisation, la gamme Dacia présente certaines fragilités récurrentes qu’il convient de connaître. Ces problématiques, bien que non rédhibitoires, nécessitent une attention particulière lors de l’entretien.

Problèmes thermiques courants : La gestion thermique constitue un point sensible sur l’ensemble de la gamme. Les sondes de température montrent parfois des signes de faiblesse précoce, tandis que les thermostats peuvent se bloquer de manière inopinée. Les radiateurs ne sont pas épargnés, avec des cas de fuites rapportés dès 100 000 kilomètres.

Circuit d’huile et lubrification : Le système de lubrification représente un autre sujet de préoccupation. Les joints d’étanchéité peuvent présenter des faiblesses, tandis que les crépines d’huile s’encrassent plus rapidement que la moyenne. Une maintenance régulière et l’utilisation d’huile de qualité sont essentielles pour prévenir ces désagréments.

Guide des motorisations par modèle Dacia

Dacia Sandero

La Sandero, véritable fer de lance de la marque, mérite une attention particulière dans le choix de sa motorisation. Les dernières générations offrent un panel de moteurs plus fiables et performants.

Motorisations recommandées :

  • 1.0 TCe 90 (depuis 2020) : Le meilleur choix en essence
  • 1.5 Blue dCi 95 : Idéal pour les gros rouleurs
  • 1.6 SCe 100 : Excellent rapport fiabilité/coût, surtout en GPL

Motorisations à éviter :

  • 1.2 TCe (toutes années confondues)
  • 0.9 TCe première génération
  • 1.5 dCi pre-2013

Dacia Duster

Le Duster actuel bénéficie d’une gamme de moteurs particulièrement cohérente. L’évolution technique est notable, avec des motorisations modernes et efficientes.

Motorisations recommandées :

  • 1.5 Blue dCi 115 : La référence en diesel
  • 1.3 TCe 130 et 150 : Excellentes motorisations essence récentes
  • 1.6 SCe en GPL : Alternative économique et fiable

Motorisations à éviter :

  • 1.2 TCe toutes versions
  • Premiers 1.5 dCi

Dacia Logan

La Logan, fidèle à sa philosophie d’origine, privilégie la simplicité et la fiabilité. Cette berline tricorps a connu une évolution significative de ses motorisations au fil des générations. La dernière mouture propose une gamme épurée mais pertinente, tirant parti des dernières évolutions techniques du groupe Renault.

Motorisations conseillées :

  • 1.0 TCe (depuis 2020) : Un trois cylindres moderne et efficient
  • 1.5 Blue dCi : La référence pour les gros rouleurs
  • 1.6 SCe GPL : Une solution économique et éprouvée

Motorisations à éviter :

  • Première génération (2004-2012) : Le 1.4 MPI manquait cruellement de punch
  • Deuxième génération (2012-2020) : Le 1.2 TCe à éviter absolument
  • Les premiers 0.9 TCe souffraient d’un manque de couple

L’arrivée de la nouvelle plateforme CMF-B sur la dernière génération a permis d’intégrer des motorisations plus modernes et plus fiables. Le 1.0 TCe actuel se distingue particulièrement par son excellent compromis entre performances et consommation, tout en affichant une fiabilité prometteuse.

Dacia Jogger

Le Jogger, dernier-né de la gamme, bénéficie de l’expérience accumulée par la marque. Cette version familiale moderne propose une gamme de moteurs rationalisée et éprouvée, évitant les écueils des générations précédentes.

Motorisations recommandées :

  • 1.0 TCe 110 : La version essence de référence
    • Excellent agrément de conduite
    • Consommation maîtrisée
    • Fiabilité prometteuse
  • 1.6 ECO-G 100 (GPL) : Le choix économique
    • Double carburation essence/GPL d’origine
    • Coûts d’utilisation réduits
    • Technologie éprouvée

À venir :

  • Version hybride 140 ch
    • Première hybridation pour Dacia
    • Technologie éprouvée chez Renault
    • Promesse d’une consommation réduite

Le Jogger illustre parfaitement la nouvelle philosophie de Dacia : proposer des motorisations modernes et fiables, sans tomber dans la surenchère technologique. L’absence de diesel est compensée par la présence du GPL et bientôt de l’hybridation.

Dacia Dokker

Bien que n’étant plus commercialisé sous la marque Dacia, le Dokker mérite d’être mentionné pour le marché de l’occasion. Ce véhicule utilitaire et familial a connu différentes motorisations avec des fortunes diverses.

Motorisations recommandées :

  • 1.5 dCi 90 ch (après 2013)
    • Fiabilité éprouvée
    • Consommation raisonnable
    • Couple adapté à la charge
  • 1.6 SCe en version GPL
    • Économique à l’usage
    • Mécanique simple et robuste

Motorisations à éviter :

  • 1.2 TCe : Inadapté à l’usage utilitaire
  • 1.6 MPI première génération : Trop gourmand

Conseils pratiques pour l’entretien de votre Dacia

L’expérience montre qu’un entretien rigoureux peut considérablement prolonger la durée de vie des moteurs Dacia, même les plus fragiles.

Points d’attention essentiels :

  1. Vérification régulière des niveaux (huile en particulier)
  2. Respect scrupuleux des intervalles de vidange
  3. Utilisation d’huile de qualité adaptée
  4. Nettoyage régulier du circuit d’admission
  5. Surveillance de la pression de suralimentation

Conclusion

L’analyse détaillée des motorisations Dacia révèle une réalité contrastée. Si certains blocs ont connu des débuts difficiles, la marque a su faire évoluer sa gamme dans le bon sens. Les moteurs récents, qu’il s’agisse du 1.0 TCe, du 1.5 Blue dCi ou du nouveau 1.3 TCe, témoignent d’une maturité technique accrue.

Pour un achat réussi, privilégiez :

  • Les motorisations récentes (post-2017)
  • Les modèles avec un historique d’entretien complet
  • Les versions ayant bénéficié des dernières évolutions techniques
  • Les véhicules utilisés en conditions mixtes plutôt qu’exclusivement urbaines

L’entretien joue un rôle crucial dans la longévité de ces mécaniques. Un moteur réputé fragile mais scrupuleusement entretenu pourra s’avérer plus fiable qu’un bloc robuste négligé. La clé du succès réside donc dans un suivi rigoureux et régulier, couplé à un choix éclairé de la motorisation en fonction de son usage.

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