La Fiat 500 moderne, lancée en 2007, a réussi un pari qui semblait impossible : ressusciter le mythe de la Cinquecento tout en séduisant une nouvelle génération d’automobilistes. Cette citadine néo-rétro, devenue une véritable icône du style italien, s’est écoulée à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde. Cependant, derrière son design charmeur et son succès commercial indéniable se cachent certaines versions qu’il vaut mieux éviter. Notre enquête approfondie vous révèle les dessous de cette citadine fashionable et vous guide vers les meilleurs choix.
Avant d’entrer dans les détails, voici un tableau récapitulatif des versions les plus problématiques :
Modèle | Années | Problèmes majeurs | Coûts moyens des réparations |
---|---|---|---|
1.2L essence première génération | 2007-2008 | Boîte de vitesses fragile, électronique défaillante, démarreur | 1500-2500€ |
1.3L Multijet diesel | 2007-2010 | Turbo défectueux, injecteurs fragiles, FAP problématique | 2000-3500€ |
1.4 T-Jet | 2008-2010 | Consommation d’huile excessive, turbo fragile | 2500-4000€ |
Toutes versions Dualogic | 2007-2022 | Embrayage, mécanisme de commande, électronique | 2000-3500€ |
1.0L FireFly | 2015-2022 | Consommation élevée, vibrations au ralenti | 800-1500€ |
500e 23,8 kWh | 2020-2021 | Autonomie limitée, bugs électroniques | 500-1500€ |
Première génération (2007-2015) : Les années d’apprentissage
La renaissance de la Fiat 500 n’a pas été sans difficultés. Les premiers millésimes, sortis des chaînes de production en 2007 et 2008, ont malheureusement servi de banc d’essai grandeur nature. Le constructeur italien, désireux de frapper fort sur le marché des citadines premium, a peut-être précipité le lancement de sa nouvelle star.
1.2L Essence : Des débuts compliqués
Les points critiques des premiers millésimes :
- Fragilité chronique de la boîte de vitesses sur le 1.2L essence
- Électronique défaillante (tableau de bord, système multimédia)
- Problèmes récurrents de démarreur
- Usure prématurée des trains roulants
Les modèles des années 2007-2008 équipés du moteur 1.2L essence se sont révélés particulièrement problématiques. Les propriétaires ont rapidement fait face à une litanie de désagréments. Les témoignages recueillis auprès des garagistes sont unanimes : ces premiers millésimes nécessitent souvent des interventions coûteuses dès la barre des 100 000 kilomètres franchie.
Les débuts de la nouvelle Fiat 500 ont été marqués par des choix techniques parfois hasardeux. Si le style séduisant a immédiatement conquis le public, certaines motorisations de cette période initiale méritent une attention particulière, voire d’être évitées.
Le Controversé 1.3 Multijet : Le Diesel en Question
Le moteur diesel 1.3 Multijet illustre parfaitement les difficultés rencontrées sur les premiers millésimes. Malgré des promesses alléchantes en termes de consommation, cette motorisation cache plusieurs défauts majeurs qui peuvent transformer l’achat en cauchemar financier. Les propriétaires rapportent régulièrement des problèmes coûteux :
- Remplacement du turbo : 1800€ à 2500€
- Nettoyage ou remplacement des injecteurs : 800€ à 1200€
- Vanne EGR défectueuse : 500€ à 800€
- Circuit d’admission encrassé : 300€ à 600€
L’accumulation de ces interventions peut rapidement dépasser la valeur résiduelle du véhicule, particulièrement sur les modèles les plus anciens.
Le 1.4 T-Jet : Sportivité mais Fragilité
La version sportive équipée du 1.4 T-Jet promettait des sensations dignes des GTI. Malheureusement, l’enthousiasme initial a souvent laissé place à la désillusion. Les principales faiblesses se concentrent sur :
- Une consommation d’huile excessive
- Des problèmes de distribution fréquents
- Une fiabilité du turbo aléatoire
- Des coûts d’entretien élevés
La boîte Dualogic : Le talon d’Achille persistant
La transmission robotisée Dualogic mérite un chapitre à part entière dans ce guide des modèles à éviter. Présentée comme une alternative moderne à la boîte manuelle traditionnelle, cette transmission automatisée s’est révélée être le cauchemar de nombreux propriétaires, toutes générations confondues.
Les problèmes sont multiples : passages de rapports saccadés, à-coups intempestifs, et dans les cas les plus graves, pannes complètes nécessitant le remplacement de l’embrayage ou du mécanisme de commande. Les factures peuvent alors atteindre des sommets, dépassant facilement les 3000 euros. Un garagiste spécialisé Fiat nous confirme voir régulièrement des 500 équipées de la Dualogic pour des réparations majeures dès 80 000 kilomètres.
Symptômes caractéristiques d’une Dualogic défaillante :
- À-coups violents lors des changements de rapport
- Temps de réponse anormalement long
- Bruits métalliques suspects
- Passages de vitesses erratiques
Génération 2015-2022 : L’âge de la maturité
Le restylage de 2015 marque un tournant dans l’histoire de la 500 moderne. Fiat a corrigé de nombreux défauts de jeunesse, mais certains points de vigilance subsistent. Le nouveau moteur FireFly 1.0L 70ch, bien que techniquement intéressant, présente quelques zones d’ombre. Sa consommation en cycle urbain dépasse souvent les 7L/100km, un chiffre étonnamment élevé pour une citadine de cette cylindrée. Les vibrations au ralenti, bien que non systématiques, peuvent également gâcher le plaisir de conduire au quotidien.
La nouvelle 500e : Les versions à éviter
L’arrivée de la version électrique en 2020 marque un nouveau chapitre pour la 500. Cette réinterprétation zéro émission du mythe italien impressionne par sa modernité, mais les premiers exemplaires n’échappent pas à certaines maladies de jeunesse.
Points de vigilance sur la 500e première génération :
- Système multimédia capricieux nécessitant des mises à jour fréquentes
- Fiabilité discutable des capteurs de stationnement
- Autonomie réelle décevante sur la version 23,8 kWh
- Temps de charge parfois incohérents
La version équipée de la petite batterie de 23,8 kWh mérite une attention particulière. Si Fiat annonce une autonomie théorique de 180 kilomètres, la réalité sur route se révèle plus modeste, particulièrement en conditions hivernales ou sur autoroute. Les propriétaires rapportent une autonomie réelle oscillant entre 130 et 150 kilomètres, un rayon d’action qui peut se révéler limitant pour une utilisation polyvalente.
La Fiabilité de la Fiat 500: Une Réputation à Redorer
Contrairement aux idées reçues, la fiabilité de la Fiat 500 s’est considérablement améliorée au fil des années. L’analyse du parc automobile révèle une réalité plus nuancée que les préjugés habituels sur la marque italienne.
Les Points Forts
Le bloc 1.2 essence atmosphérique se distingue par sa robustesse exemplaire. Simple et éprouvé, ce moteur peut facilement dépasser les 200 000 kilomètres avec un entretien régulier. L’électronique, souvent critiquée sur les modèles italiens, fait preuve d’une fiabilité surprenante sur la 500. La carrosserie bénéficie d’un excellent traitement anticorrosion, assurant une bonne tenue dans le temps.
Les Points de Vigilance
Certains éléments méritent néanmoins une attention particulière :
- Train avant : Amortisseurs et rotules à surveiller
- Joints d’étanchéité : Vieillissement parfois prématuré
- Direction assistée : Possibles dysfonctionnements électriques
- Boîte de vitesses : Synchros fragiles sur les versions puissantes
La Gamme : Une Offre Diversifiée
Au fil des années, la gamme Fiat 500 s’est considérablement enrichie, proposant différentes carrosseries et motorisations pour répondre à tous les besoins.
La 500 Berline : Le Cœur de Gamme
La version classique se décline en plusieurs finitions, chacune avec ses spécificités :
Pop (Entrée de Gamme)
Simple mais attachante, la finition Pop propose l’essentiel. Son prix attractif cache cependant un équipement minimal qui peut frustrer à l’usage. La revente s’avère souvent plus compliquée que sur les autres versions.
Lounge (Milieu de Gamme)
Version la plus équilibrée de la gamme, la Lounge offre un excellent rapport équipement/prix. Le toit panoramique en verre et les finitions chromées apportent une vraie plus-value, tant esthétique que pratique. C’est le choix de la raison, particulièrement en occasion.
Sport (Haut de Gamme)
La finition Sport joue la carte de l’émotion avec des suspensions raffermies et un look plus agressif. Si l’agrément de conduite est au rendez-vous, le confort en prend un coup, particulièrement sur les routes dégradées.
La 500C : Le Charme du Cabriolet à l’Italienne
La version décapotable de la 500 représente un ingénieux compromis entre style et praticité. Son toit en toile coulissant conserve les arches latérales, garantissant ainsi une rigidité structurelle optimale. Cette solution technique, moins onéreuse qu’un cabriolet traditionnel, permet également de préserver l’habitabilité.
Le mécanisme d’ouverture, utilisable jusqu’à 60 km/h, fonctionne généralement bien, mais nécessite un entretien régulier pour éviter les mauvaises surprises. L’étanchéité, point critique sur ce type de carrosserie, doit faire l’objet d’une attention particulière lors de l’achat d’un modèle d’occasion.
Points positifs de la 500C :
- Originalité du concept
- Maintien de la rigidité structurelle
- Habitabilité préservée
- Utilisation toutes saisons
Aspects à surveiller :
- Surcoût à l’achat significatif
- Mécanisme de toit à entretenir
- Bruits aérodynamiques plus présents
- Visibilité arrière réduite toit replié
La 500X : L’Aventurière de la Famille
Lancée pour surfer sur la vague des SUV urbains, la 500X représente une approche radicalement différente de la citadine italienne. Plus spacieuse, plus haute, elle vise une clientèle familiale en quête d’espace et de polyvalence.
Les premiers millésimes (2015-2016) ont connu quelques déboires, notamment avec la motorisation diesel 1.3 Multijet et l’essence 1.6 E-torQ. Le restylage de 2018 a permis de corriger la plupart des défauts de jeunesse, apportant également des motorisations plus modernes et efficientes.
L’habitacle, nettement plus spacieux que celui de la 500 classique, offre un réel gain en praticité :
- Coffre de 350 litres
- Places arrière accueillantes
- Position de conduite surélevée
- Finitions globalement soignées
La Révolution Électrique : La Nouvelle 500e
L’arrivée de la version 100% électrique en 2020 marque un tournant majeur dans l’histoire de la 500. Développée sur une plateforme spécifique, cette nouvelle génération propose une approche résolument moderne de la citadine, sans trahir l’esprit original.
Version 24 kWh : La Citadine Pure
Cette version d’entrée de gamme, avec son autonomie de 180 km (WLTP), cible un usage exclusivement urbain. Son prix plus accessible et ses performances suffisantes en font une alternative crédible pour les trajets quotidiens. La recharge rapide limitée à 50 kW reste adaptée à cet usage.
Version 42 kWh : La Polyvalente
Dotée d’une autonomie plus généreuse (320 km WLTP), cette version permet d’envisager des trajets extra-urbains avec sérénité. La recharge rapide jusqu’à 85 kW facilite les longs parcours, même si le prix plus élevé peut freiner certains acheteurs.
Quel modèle de Fiat 500 choisir ?
Face à ce tableau qui pourrait sembler peu engageant, il existe heureusement des versions qui méritent toute notre attention. Le moteur 1.2L essence atmosphérique, dans sa dernière évolution, reste la référence en matière de fiabilité. Sa simplicité technique et sa robustesse éprouvée en font un choix particulièrement pertinent sur le marché de l’occasion.
Les versions recommandées :
- 1.2L essence post-2015 en boîte manuelle
- Finitions Lounge ou Icon pour leur meilleur équipement
- 500e 42 kWh pour une utilisation électrique polyvalente
- Série spéciale Riva pour son excellent rapport qualité/prix
Points essentiels lors de l’achat
Avant de craquer pour une Fiat 500, voici les éléments cruciaux à vérifier :
- Historique d’entretien complet et détaillé
- État de la distribution (à faire tous les 5 ans ou 120 000 km)
- Fonctionnement de tous les équipements électroniques
- Tests routiers prolongés pour détecter d’éventuels défauts
Conclusion : Acheter malin
La Fiat 500 moderne reste une voiture attachante qui peut procurer beaucoup de satisfaction à condition de bien choisir sa version. Un examen approfondi de l’historique d’entretien, une attention particulière portée à la mécanique et à l’électronique lors de l’essai, et surtout, le choix d’une version éprouvée permettront d’éviter les principales déconvenues.
L’intervention d’un professionnel avant l’achat, bien que représentant un coût supplémentaire (comptez environ 150 euros pour une inspection complète), constitue une assurance peu onéreuse face aux réparations potentielles qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros sur les versions les plus fragiles.
La Fiat 500 continue d’exercer son pouvoir de séduction, et à raison. Mais comme souvent en matière automobile, le charme ne doit pas l’emporter sur la raison. En suivant nos conseils et en privilégiant les versions recommandées, vous pourrez profiter pleinement du style italien sans en subir les potentiels désagréments.