La Mercedes Classe B, lancée en 2005, se voulait être la réponse premium au segment des monospaces compacts. Avec son habitabilité généreuse et sa qualité de fabrication typiquement Mercedes, elle a séduit de nombreux acheteurs en quête d’un véhicule familial prestigieux. Cependant, derrière cette image flatteuse se cachent certaines versions qu’il vaut mieux éviter. Voici notre analyse approfondie, basée sur des années de retours d’expérience.
Avant d’entrer dans les détails, voici un tableau récapitulatif des modèles de Mercedes Classe B à éviter :
Génération | Modèle | Années | Problèmes majeurs | Coûts moyens de réparation |
---|---|---|---|---|
W245 | B180 CDI / B200 CDI | 2005-2008 | • Boîte CVT défaillante • Turbo fragile • Injecteurs défectueux | • CVT : 4000€ • Turbo : 2000€ • Injecteurs : 800€/unité |
W245 | B170 / B200 essence | 2005-2008 | • Consommation d’huile excessive • Distribution fragile • Circuit de refroidissement | • Distribution : 1500€ • Consommation d’huile : 1L/1000km |
W246 | B180 CDI / B200 CDI | 2011-2013 | • Boîte 7G-DCT problématique • Électronique défaillante • Start & Stop défectueux | • Boîte : 3500€ • Électronique : 500-1500€ |
W247 | B180d / B200d | 2019-2020 | • Bugs moteur OM654 • Système MBUX instable • Mises à jour fréquentes | • Diagnostic : 200-500€ • Mises à jour : 150-300€ |
La première génération W245 (2005-2011) : Les années d’apprentissage
Les diesel précoces : une période compliquée
Les premiers modèles diesel, notamment les B180 CDI et B200 CDI produits entre 2005 et 2008, constituent probablement les versions les plus problématiques de toute l’histoire de la Classe B.
Symptômes caractéristiques des problèmes de transmission CVT :
- Premiers signes : à-coups au passage des rapports
- Phase intermédiaire : bruits anormaux croissants
- Stade final : défaillance complète nécessitant un remplacement
- Coût moyen de réparation : 4000-5000€
Le turbo représente un autre point de fragilité majeur. Sa défaillance survient souvent aux alentours des 120 000 kilomètres, parfois plus tôt en cas d’entretien négligé. Les signes avant-coureurs incluent une perte de puissance progressive et une fumée bleue à l’échappement. Le remplacement du turbo, incluant la main-d’œuvre, peut avoisiner les 2000 euros.
Les injecteurs constituent le troisième point critique de ces versions. Leur défaillance se manifeste par des démarrages difficiles, des ralentis instables et une consommation excessive. Le remplacement d’un seul injecteur peut coûter près de 800 euros, et il n’est pas rare de devoir en changer plusieurs simultanément.
Les versions essence : des soucis moins graves mais coûteux
Les problèmes majeurs des versions essence 2005-2008 :
- Consommation d’huile excessive (jusqu’à 1L/1000km)
- Distribution fragile avant 100 000 km
- Coûts de réparation moteur potentiels : 5000€+
- Circuit de refroidissement sensible
La W246 (2011-2018) : L’évolution technologique et ses défis
La deuxième génération, bien que globalement plus fiable, n’est pas exempte de défauts, particulièrement sur les premiers millésimes. Les B180 CDI et B200 CDI des années 2011-2013 ont souffert de nombreux problèmes avec leur nouvelle boîte 7G-DCT. Cette transmission à double embrayage, censée allier le confort d’une boîte automatique à la réactivité d’une boîte manuelle, s’est révélée capricieuse.
Problèmes caractéristiques de la boîte 7G-DCT :
- Passages de rapports erratiques et imprévisibles
- À-coups désagréables lors des changements de vitesse
- Mises en mode dégradé intempestives
- Coûts de réparation pouvant atteindre 3500€
L’électronique embarquée constitue un autre point noir de ces versions. De nombreux propriétaires rapportent des dysfonctionnements multiples :
- Système multimédia capricieux (écran noir, redémarrages aléatoires)
- Capteurs défaillants (parking, pluie, luminosité)
- Voyants qui s’allument sans raison apparente
- Problèmes de connectivité bluetooth récurrents
Le système Start & Stop de cette génération mérite une mention spéciale pour son manque de fiabilité. Son fonctionnement aléatoire et ses défaillances fréquentes ont poussé de nombreux propriétaires à le désactiver systématiquement, annulant ainsi tout bénéfice en termes de consommation.
Défauts constatés du système Start & Stop :
- Redémarrages hésitants ou brutaux
- Dysfonctionnements par temps froid
- Usure prématurée de la batterie
- Arrêts moteur inappropriés dans les embouteillages
La dernière génération W247 : La modernité et ses écueils
Principaux points d’attention W247 (2019-2020) :
- Moteur OM654 : sensible aux mises à jour
- Système MBUX : bugs de jeunesse
- Boîte automatique : calibration perfectible
- Électronique complexe
La génération actuelle, commercialisée depuis 2019, n’échappe pas aux maladies de jeunesse, particulièrement sur les versions B180d et B200d des premiers millésimes. Le nouveau moteur OM654 s’est montré plus sensible que prévu, nécessitant plusieurs mises à jour logicielles pour corriger des problèmes de gestion moteur. Mercedes a dû organiser plusieurs campagnes de rappel pour mettre à jour les calculateurs.
Les configurations à éviter : au-delà du modèle
Le pack sport, proposé sur toutes les générations, mérite une attention particulière. Bien qu’esthétiquement séduisant, il impose une monte pneumatique plus large et une suspension rabaissée qui, combinées, accélèrent l’usure des trains roulants. Sur les routes françaises souvent dégradées, cette configuration peut transformer chaque trajet en exercice d’endurance et générer des coûts d’entretien supplémentaires significatifs.
Le toit panoramique, particulièrement sur les deux premières générations, constitue une source potentielle de problèmes. Les joints vieillissent prématurément, entraînant des infiltrations d’eau difficiles à localiser et coûteuses à réparer. De plus, le mécanisme d’ouverture peut se révéler capricieux avec l’âge.
Les versions recommandées : les valeurs sûres
Fort heureusement, certaines versions se distinguent par leur fiabilité exemplaire. Après plusieurs années de retours d’expérience et d’analyses approfondies, nous pouvons identifier les modèles les plus fiables de chaque génération. Ces versions ont prouvé leur endurance et leur capacité à encaisser le kilométrage sans défaillances majeures.
Modèles fiables par génération :
- W245 : B180/B200 CDI après 2009 – Ces modèles ont bénéficié des corrections apportées aux défauts de jeunesse, notamment au niveau de la boîte CVT et des turbos
- W246 : Versions post-2014 – Mercedes a considérablement amélioré la fiabilité de la boîte 7G-DCT et résolu la majorité des problèmes électroniques
- W247 : B250e hybride et versions essence récentes – La motorisation hybride s’est révélée particulièrement fiable, tandis que les versions essence évitent les complications liées aux systèmes de dépollution diesel
Pour maximiser ses chances lors de l’achat d’une Classe B, il est crucial d’être particulièrement vigilant sur certains points. L’historique du véhicule joue un rôle prépondérant dans sa fiabilité future. Un entretien rigoureux et documenté est souvent le meilleur indicateur d’un véhicule bien préservé.
Critères essentiels pour un bon achat :
- Historique d’entretien complet : Exigez tous les justificatifs d’entretien et vérifiez la régularité des interventions
- Kilométrage inférieur à 150 000 km : Au-delà, les risques de pannes coûteuses augmentent significativement
- Rappels effectués : Vérifiez auprès d’un concessionnaire que tous les rappels constructeur ont été réalisés
- Options raisonnables : Privilégiez les versions sobrement équipées qui présentent moins de risques de pannes électroniques
- Entretien régulier documenté : La régularité des entretiens est plus importante que le kilométrage absolu
Un véhicule répondant à ces critères aura de meilleures chances d’offrir une expérience de possession satisfaisante. N’oubliez pas qu’une Mercedes bien entretenue peut facilement dépasser les 250 000 kilomètres sans problèmes majeurs, à condition d’avoir choisi le bon modèle et de maintenir un entretien rigoureux.
La Mercedes Classe B illustre parfaitement l’importance d’un choix éclairé lors de l’achat d’un véhicule d’occasion. Les premières années de chaque génération sont systématiquement à éviter, le temps que Mercedes corrige les inévitables défauts de jeunesse. Un historique d’entretien complet et régulier reste le meilleur indicateur de la fiabilité future d’un véhicule.
Pour les acheteurs potentiels, notre conseil est clair : privilégiez les versions essence récentes ou les modèles diesel produits après les principales évolutions techniques de chaque génération. Le surcoût à l’achat sera largement compensé par des frais d’entretien plus raisonnables et une fiabilité accrue. N’oubliez pas qu’une Mercedes bien entretenue peut parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres sans problème majeur, à condition d’avoir choisi le bon modèle.