208 modèle à éviter

Fiabilité Peugeot 208 : Les Modèles à éviter Absolument

Depuis son lancement en 2012, la Peugeot 208 s’est imposée comme l’une des références du segment B, marchant dans les traces de sa glorieuse ancêtre, la 205. Mais derrière son design séduisant et ses prestations routières convaincantes se cachent quelques versions problématiques qu’il vaut mieux éviter. Notre enquête complète vous révèle les pièges à éviter lors de l’achat d’une 208 d’occasion.

Avant de plonger dans le détail des différents modèles de 208, voici un tableau récapitulatif des versions problématiques à éviter absolument. Ce guide vous permettra d’identifier rapidement les motorisations à risque et leurs principaux points faibles.

MotorisationAnnéesProblèmes majeursCoûts moyens de réparation
1.6 HDi 92ch2012-2014• Injecteurs défaillants
• Turbo fragile
• Vanne EGR capricieuse
• Injecteurs : 800€/unité
• Turbo : 1 500€
• Vanne EGR : 500€
1.4 HDi 68ch2012-2015• Performances insuffisantes
• Vibrations excessives
• Reprises dangereuses
Non applicable
(problèmes de conception)
1.2 PureTech
(1ère gen.)
2012-2015• Courroie de distribution
• Consommation d’huile excessive
• Pompe à huile défaillante
• Distribution : 1 500€
• Moteur complet : 4 000€
1.2 PureTech 100
(2ème gen.)
2019-2020• Consommation d’huile
• Problèmes de gestion moteur
• Boîte EAT8 à-coups
• Suivant intervention :
2 000€ à 3 500€
e-208
(1ère série)
2019-2020• Autonomie limitée
• Batterie moins performante
• Charge lente (max 50 kW)
Non applicable
(limitations techniques)

Première génération (2012-2019) : Les versions à éviter

208 première génération

Le 1.6 HDi 92ch (2012-2014) : Attention danger

Véritable talon d’Achille de la première génération, le bloc 1.6 HDi de 92 chevaux est probablement la motorisation à fuir en priorité. Nos experts ont recensé une litanie de problèmes qui peuvent transformer votre rêve automobile en cauchemar financier :

  • Les injecteurs Continental : Une vraie épée de Damoclès sur votre portefeuille. Le remplacement d’un seul injecteur peut facilement atteindre les 800€, et il n’est pas rare de devoir en changer plusieurs simultanément.
  • Le turbo fragile : Des cas de casse prématurée dès 80 000 km, avec une facture pouvant dépasser les 1 500€.
  • La vanne EGR capricieuse : Son encrassement chronique nécessite un nettoyage régulier sous peine de voir les performances du moteur chuter drastiquement.

Témoignage de Pierre D., garagiste spécialisé Peugeot : « On voit régulièrement des 208 1.6 HDi 92 avec des problèmes d’injecteurs. C’est malheureusement devenu une intervention classique dans notre atelier. »

Si vous tombez sur une 208 équipée de ce moteur, privilégiez les modèles post-2015 qui ont bénéficié de nombreuses améliorations.

Le 1.4 HDi 68ch : Un moteur trop juste

Sur le papier, ce petit diesel semblait prometteur avec sa sobriété exemplaire (3,8L/100km en cycle mixte annoncé). Dans la réalité, c’est une autre histoire :

  • Performances anémiques : 15,5 secondes pour le 0 à 100 km/h, des reprises qui donnent l’impression de remonter le temps. Notre mesure de 80 à 120 km/h en 5ème montre un temps de 23,4 secondes, un chiffre qui parle de lui-même.
  • Dépassements hasardeux : La plage d’utilisation limitée du moteur rend les manœuvres de dépassement particulièrement stressantes. Le couple maximal de 160 Nm n’est disponible que sur une plage très étroite (1750-2000 tr/min), obligeant à jongler constamment avec le levier de vitesse.
  • Vibrations importantes : Un niveau de raffinement en retrait par rapport à la concurrence. Les vibrations au ralenti font trembler le levier de vitesse et le volant de façon peu rassurante.

Lors de notre essai longue durée (15 000 km sur 6 mois), les défauts moteurs de cette 208 se sont révélés particulièrement pénalisants au quotidien. Sur autoroute, le moteur tourne à plus de 3000 tr/min à 130 km/h, générant un bruit de fond omniprésent en plus d’une consommation qui grimpe alors à 5,2L/100 km, bien loin des chiffres annoncés. « C’est un moteur qui n’est vraiment pas dans son élément sur voies rapides », confirme Thomas M., essayeur pour notre magazine. « La 208 mérite franchement mieux comme motorisation. »

Notre verdict : Si la sobriété était votre critère principal, regardez plutôt du côté du 1.6 HDi 75ch qui offre un bien meilleur compromis consommation/performances, ou orientez-vous vers la version essence 1.2 VTi 82ch, plus équilibrée pour un usage polyvalent.

Les premiers 1.2 PureTech (2012-2015) : Des débuts difficiles

Le trois cylindres essence PureTech, aujourd’hui référence du segment, a connu des débuts pour le moins chaotiques. Une situation d’autant plus frustrante que ce moteur, plusieurs fois récompensé par la suite, promettait une véritable révolution dans la catégorie des petits blocs essence. Malheureusement, les premiers exemplaires ont rapidement montré leurs limites :

  • Courroie de distribution : Des cas de rupture prématurée dès 40 000 km ont été signalés. « La courroie humide, censée être un progrès technique, s’est révélée être le talon d’Achille de ce moteur », explique François M., expert automobile indépendant. « L’usure prématurée était souvent liée à un défaut de lubrification du système. » Prix du remplacement complet : environ 1 500€.
  • Consommation d’huile : Jusqu’à 1L/1000km sur certains exemplaires, un chiffre ahurissant pour un moteur moderne. « Nous avons vu des clients revenir tous les mois pour faire l’appoint », témoigne Robert D., chef d’atelier Peugeot. Cette consommation excessive est souvent liée à l’encrassement des segments de piston.
  • Pompe à huile : Des défaillances entraînant une destruction pure et simple du moteur. Le scénario catastrophe commence généralement par un voyant d’huile qui s’allume, suivi rapidement par un claquement caractéristique si le conducteur ne s’arrête pas immédiatement.
  • Coût moyen des réparations : Entre 2 500€ et 4 000€ selon les cas, pouvant aller jusqu’au remplacement complet du moteur sur les cas les plus graves.

« Le plus frustrant », nous confie Michel P., garagiste spécialisé PSA, « c’est que ces problèmes touchaient aussi bien les véhicules mal entretenus que ceux scrupuleusement suivis selon les préconisations du constructeur. Même un entretien rigoureux ne garantissait pas d’éviter les ennuis. » La situation était telle que certains assureurs ont même commencé à se montrer réticents à couvrir ces modèles en garantie mécanique.

Note technique : Si vous envisagez l’achat d’une 208 équipée d’un PureTech de première génération, exigez un dossier d’entretien complet et faites impérativement contrôler l’état de la distribution et le niveau de consommation d’huile. Un contrôle d’huile mensuel est vivement recommandé sur ces versions.

Deuxième génération (2019-présent) : Plus fiable mais quelques points de vigilance

208 deuxième génération

Le 1.2 PureTech 100ch (2019-2020) : Des débuts mitigés

Malgré l’expérience accumulée, les premiers exemplaires de la nouvelle génération ont réservé quelques mauvaises surprises :

  • Consommation d’huile : Problème récurrent nécessitant une surveillance accrue (contrôle tous les 2 000 km recommandé)
  • Rappels constructeur : Pas moins de trois campagnes de rappel en 18 mois pour des problèmes de gestion moteur
  • Boîte automatique EAT8 : Des à-coups au passage des rapports sur les premiers modèles

Les propriétaires de ces premiers modèles se sont retrouvés dans une situation particulièrement inconfortable. « Ce qui est frustrant », nous explique David M., expert automobile spécialisé dans les expertises contentieuses, « c’est que ces problèmes touchent un moteur censé être mature. La surconsommation d’huile peut atteindre 0,5L/1000km sur certains exemplaires, obligeant les propriétaires à se transformer en pompistes d’huile moteur. Les rappels successifs n’ont pas toujours résolu le problème, créant une véritable anxiété chez les propriétaires. Quant à la boîte EAT8, censée être la vitrine technologique de la marque, elle a connu des débuts chaotiques avec des à-coups parfois violents, particulièrement entre la première et la seconde vitesse en conduite urbaine. Certains clients ont même obtenu le remplacement de leur véhicule sous garantie après de multiples passages en atelier infructueux. »

La e-208 première série : Une autonomie limitée

Si vous visez une version électrique, évitez les tout premiers modèles (2019-2020) qui présentent :

  • Une autonomie plus restreinte que les versions actuelles : Si Peugeot annonçait fièrement 340 km d’autonomie WLTP, la réalité est bien différente. Nos essais longue durée révèlent une autonomie réelle d’à peine 280 km en cycle mixte, chutant drastiquement à moins de 200 km sur autoroute. L’hiver, la situation empire avec une autonomie qui peut descendre sous la barre des 180 km.
  • Une technologie de batterie moins évoluée : La batterie de 50 kWh (dont 46 kWh utilisables) utilise une chimie de première génération, plus sensible aux variations de température. « Nous avons constaté des pertes de capacité allant jusqu’à 8% après deux ans d’utilisation sur certains exemplaires », note Pierre L., expert en véhicules électriques. Le système de gestion thermique, moins sophistiqué que sur les versions actuelles, peine à maintenir les performances optimales de la batterie.
  • Un système de recharge moins performant : Limitée à 50 kW en charge rapide DC (contre 100 kW sur les versions récentes), la première e-208 impose des temps de charge conséquents. Comptez 45 minutes pour passer de 20 à 80% sur une borne rapide, quand les modèles récents effectuent la même opération en moins de 30 minutes. En charge domestique, la puissance est limitée à 7,4 kW monophasé, imposant des recharges nocturnes de plus de 7 heures.

« C’est un peu le syndrome de la première génération », explique Marc D., responsable après-vente dans une concession Peugeot. « Ces premiers modèles ont essuyé les plâtres d’une technologie encore en développement. Les versions actuelles bénéficient de trois ans d’expérience et d’améliorations continues, notamment au niveau de la gestion de la batterie et des performances de charge. »

Les modèles de 208 choisir ?

Après avoir passé en revue les versions à éviter, concentrons-nous sur les motorisations qui méritent véritablement votre attention. Si la 208 a connu des débuts difficiles avec certaines mécaniques, Peugeot a su corriger le tir au fil des années. Le constructeur sochalien a capitalisé sur les retours d’expérience pour proposer des versions nettement plus abouties, conjuguant fiabilité et agrément de conduite. Nos essais longue durée et les retours de nos lecteurs propriétaires nous permettent aujourd’hui d’identifier clairement les versions qui constituent les meilleurs choix, que vous optiez pour l’essence, le diesel ou l’électrique :

  • 1.2 PureTech 110/130 post-2016 : La fiabilité au rendez-vous, des performances convaincantes. Ces versions bénéficient des modifications apportées par Peugeot suite aux déboires des premiers modèles. Le 130 ch se montre particulièrement séduisant avec un couple généreux de 230 Nm disponible dès 1750 tr/min. « C’est clairement la motorisation la plus polyvalente de la gamme », affirme Jean-Marc P., essayeur professionnel. « Elle offre un excellent compromis entre performances et consommation, avec des moyennes réelles autour de 6,2L/100 km en usage mixte. »
  • 1.6 BlueHDi 100 après 2015 : Le diesel dans sa meilleure expression. Cette version profite d’une chaîne de distribution (exit la courroie problématique) et d’un système d’injection revu. La consommation reste modérée (4,5L/100 km en moyenne) même en conduite dynamique. Attention toutefois à privilégier les exemplaires ayant bénéficié d’un entretien AdBlue rigoureux.
  • e-208 depuis 2021 : L’électrique mature avec une vraie autonomie. La dernière évolution embarque une batterie mieux gérée thermiquement et une capacité de charge rapide jusqu’à 100 kW. L’autonomie réelle de 340 km en usage mixte permet d’envisager sereinement les longs trajets, d’autant que le réseau de charge rapide s’est considérablement développé.

Conseils d’expert pour l’achat

  • Exigez un historique complet : Les entretiens réguliers sont cruciaux sur ces modèles. « Un carnet d’entretien incomplet peut cacher de mauvaises surprises », prévient Michel R., expert automobile indépendant. « Sur le PureTech notamment, l’espacement des vidanges au-delà des préconisations peut avoir des conséquences désastreuses. » Privilégiez les véhicules avec un suivi en concession ou dans un garage spécialisé Peugeot.
  • Vérifiez les rappels : Certaines 208 n’ont jamais été présentées en concession pour les campagnes de rappel. Un point particulièrement critique sur les versions essence qui ont fait l’objet de plusieurs campagnes importantes. La liste complète des rappels est disponible sur le site du constructeur en renseignant le numéro VIN. N’hésitez pas à demander les justificatifs des interventions effectuées.
  • Privilégiez les finitions hautes : Allure et GT Line bénéficient généralement d’un meilleur suivi. « Les propriétaires de ces versions ont tendance à être plus regardants sur l’entretien », observe Patrick D., responsable occasion dans une grande concession parisienne. « De plus, ces finitions disposent souvent d’équipements de sécurité supplémentaires comme le freinage d’urgence automatique ou l’alerte de franchissement de ligne, des éléments valorisants à la revente. »

Les points à vérifier lors de l’essai

Avant de conclure votre achat, une check-list s’impose :

  • Démarrage à froid : Observez la fumée d’échappement et les bruits moteur
  • Test routier : Au moins 30 minutes incluant un passage sur autoroute
  • Contrôle des niveaux : Particulièrement celui d’huile sur les versions essence
  • Lecture des codes défauts : Même si aucun voyant n’est allumé
  • État des pneumatiques : Une usure irrégulière peut révéler des problèmes de train roulant

Note de la rédaction : Les prix du marché occasion varient significativement selon la version et l’état. Comptez entre 9 000€ et 15 000€ pour une première génération fiable, et entre 15 000€ et 25 000€ pour une seconde génération selon la motorisation.

La Peugeot 208 reste une excellente citadine, à condition de bien choisir sa version. Si votre budget le permet, orientez-vous vers les derniers millésimes de la première génération (2017-2019) ou les versions récentes de la seconde génération. Les économies réalisées sur une version plus ancienne risquent de partir en fumée avec les réparations.

Note de la rédaction : Les prix mentionnés sont donnés à titre indicatif et correspondent à des interventions réalisées en concession. Les tarifs peuvent varier selon les régions et les garages.

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