Icône de la production automobile française, la Peugeot 207 a marqué son époque en succédant à la légendaire 206. Commercialisée de 2006 à 2014, cette citadine polyvalente s’est écoulée à plusieurs millions d’exemplaires sur les routes européennes. Cependant, comme tout modèle automobile, certaines versions se révèlent plus problématiques que d’autres. Notre enquête approfondie vous révèle les versions à éviter et pourquoi.
Avant d’entrer dans le détail de notre analyse, voici un tableau récapitulatif des versions les plus problématiques :
| Motorisation | Années | Problèmes fréquents | Coûts moyens des réparations |
|---|---|---|---|
| 1.6 HDi 90/92ch | 2006-2010 | • Turbo défectueux • Injecteurs à remplacer • Surconsommation d’huile | • Turbo : 1200-1800€ • Injecteurs : 1500-2500€ • Réfection moteur : >3000€ |
| 1.6 HDi 110ch | Toutes | • FAP qui s’encrasse • Régénérations incomplètes • Risque de casse moteur | • Remplacement FAP : 1500-2000€ • Nettoyage circuit : 300-600€ |
| 1.6 VTi 120ch | 2006-2008 | • Chaîne de distribution • Pompe à huile • Distribution variable | • Chaîne : 1000-1500€ • Pompe : 500-800€ |
Les motorisations problématiques : Une analyse détaillée
Le 1.6 HDi 90/92ch : L’ombre au tableau des premiers millésimes
Le 1.6 HDi 90/92 chevaux, particulièrement sur les modèles produits avant 2010, constitue sans doute le point le plus sensible de la gamme. Cette motorisation, pourtant prometteuse sur le papier, cache plusieurs défauts majeurs qui peuvent rapidement transformer le rêve en cauchemar.
Points critiques principaux :
- Fragilité du turbo dès 80 000 km
- Défaillance récurrente des injecteurs
- Consommation d’huile excessive
- Coût moyen des réparations entre 1500€ et 2500€
Le turbo manifeste une fragilité préoccupante, avec des défaillances survenant parfois dès 80 000 kilomètres, un kilométrage relativement faible pour un diesel moderne. Les injecteurs représentent un autre sujet d’inquiétude. Leur remplacement, souvent inévitable entre 100 000 et 150 000 kilomètres, constitue une opération particulièrement onéreuse, pouvant dépasser les 2000 euros chez un concessionnaire.
Le 1.6 HDi 110ch : Le dilemme du FAP
La version 110 chevaux du 1.6 HDi semblait initialement plus aboutie que sa déclinaison moins puissante. Pourtant, elle cache elle aussi son lot de désagréments, principalement liés à son système de dépollution.
Problèmes caractéristiques :
- Encrassement prématuré du FAP en utilisation urbaine
- Régénérations incomplètes du filtre
- Coûts d’intervention élevés sur le système de dépollution
- Risque de casse moteur en cas de négligence
Le Filtre à Particules se révèle particulièrement capricieux sur cette motorisation. Les propriétaires citadins sont les premiers touchés : les trajets courts, typiques d’une utilisation urbaine, ne permettent pas une régénération optimale du filtre, conduisant à des encrassements précoces.
Le 1.6 VTi 120ch : Les années d’apprentissage
Du côté des motorisations essence, le 1.6 VTi 120 chevaux des millésimes 2006-2008 mérite une attention particulière. Cette mécanique, développée en partenariat avec BMW, promettait monts et merveilles mais s’est heurtée à la dure réalité du terrain.
Signes d’alerte à surveiller :
- Bruits métalliques au démarrage
- Claquements côté distribution
- Voyant moteur qui s’allume de façon intermittente
- Consommation d’huile anormale
La distribution manifeste des signes de faiblesse préoccupants. La chaîne, censée durer « à vie », peut présenter une usure prématurée, générant des bruits caractéristiques qui ne doivent en aucun cas être ignorés.
Les années critiques : Une période de transition complexe
2006-2007 : Les années d’apprentissage de la 207
Comme souvent dans l’industrie automobile, les premiers millésimes d’un nouveau modèle requièrent une attention particulière. La 207 n’échappe pas à cette règle.
Défauts de jeunesse courants :
- Plastiques intérieurs bruyants et fragiles
- Dysfonctionnements électroniques récurrents
- Problèmes d’étanchéité
- Finitions approximatives
La boîte robotisée : Une innovation mal maîtrisée
L’introduction de la boîte robotisée sur la 207 illustre parfaitement les dangers d’une innovation insuffisamment mature. Les modèles équipés de cette transmission avant 2009 cumulent les désagréments.
Symptômes caractéristiques :
- À-coups au passage des vitesses
- Temps de réponse excessif
- Bruits anormaux
- Risque de panne totale de la transmission
Spécificités des versions CC et SW : Des variantes à surveiller de près
La 207 CC : Les aléas de la version coupé-cabriolet
La version CC (Coupé-Cabriolet) de la 207 nécessite une attention toute particulière lors de l’achat. Au-delà des problèmes moteurs déjà évoqués, cette variante présente des points de vigilance spécifiques :
Points de contrôle essentiels du toit escamotable :
- Système hydraulique de commande du toit : fuites fréquentes sur les premiers millésimes
- Joints d’étanchéité : vieillissement prématuré causant des infiltrations d’eau
- Mécanisme de verrouillage : risque de dysfonctionnement après 100 000 km
- Moteurs électriques de commande : pannes récurrentes avec un coût moyen de réparation de 800€
Le principal point noir de la 207 CC reste son toit rétractable. Les premiers modèles (2007-2009) souffrent particulièrement de problèmes d’étanchéité et de fiabilité du mécanisme. Un contrôle minutieux s’impose, notamment au niveau des joints et du système hydraulique, dont le remplacement peut facilement dépasser les 2000€ en concession.
La 207 SW : Les particularités du break
La version SW (Station Wagon) ou break, globalement plus fiable que la CC, présente néanmoins quelques points spécifiques à surveiller :
- Hayon arrière : problèmes de vérins hydrauliques après 120 000 km
- Suspension arrière : usure prématurée sur les versions fortement chargées
- Toit panoramique : risques d’infiltration sur les premiers millésimes
- Insonorisation : bruits parasites plus présents que sur la berline
L’élément le plus problématique sur la SW concerne le hayon arrière et ses vérins de maintien. Les modèles équipés du toit panoramique requièrent également une attention particulière au niveau des joints d’étanchéité, particulièrement sur les millésimes 2007-2009.
Conseils d’achat spécifiques
Pour la CC :
- Tester impérativement le mécanisme du toit plusieurs fois
- Vérifier l’absence d’infiltration dans l’habitacle
- Contrôler le bon fonctionnement de tous les capteurs de position
- Budget réparation à prévoir : entre 500€ et 2500€ selon la panne
Pour la SW :
- Examiner l’état des vérins de hayon
- Vérifier l’étanchéité du toit panoramique le cas échéant
- Contrôler l’état des suspensions arrière
- Budget moyen des réparations spécifiques : 300€ à 800€
Ces variantes de carrosserie, bien que séduisantes, nécessitent une vigilance accrue lors de l’achat. La CC, plus complexe mécaniquement, s’avère logiquement plus sensible et potentiellement plus coûteuse en entretien que la SW, cette dernière restant globalement plus proche de la berline en termes de fiabilité.
Quel modèle de Peugeot 207 choisir ?
Face à ces versions problématiques, certaines motorisations se distinguent par leur fiabilité. Le modeste 1.4 HDi 70 chevaux, par sa simplicité technique et sa robustesse éprouvée, constitue un choix particulièrement pertinent pour une utilisation raisonnable.
Motorisations recommandées :
- 1.4 HDi 70ch : Fiable et économique Le 1.4 HDi 70ch se distingue par sa simplicité mécanique et sa robustesse à toute épreuve – une vraie mécanique passe-partout qui se contente d’un entretien basique pour parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres sans broncher, tout en affichant une consommation particulièrement sobre aux alentours de 4,5L/100km en utilisation mixte.
- 1.6 HDi post-2010 : Problèmes de jeunesse résolus Cette version tardive du 1.6 HDi bénéficie de nombreuses améliorations techniques, notamment au niveau du turbo et des injecteurs, offrant un excellent compromis entre performances (90ch généreuses) et fiabilité, à condition de respecter scrupuleusement les intervalles d’entretien et de privilégier les trajets mixtes pour la régénération du FAP.
- 1.6 THP dernière génération : Bon compromis performances/fiabilité La dernière évolution du moteur essence 1.6 THP corrige les défauts de jeunesse des premiers millésimes, proposant une mécanique performante et plaisante à utiliser qui peut dépasser les 200 000 km sans souci majeur, moyennant un entretien rigoureux et une surveillance attentive des niveaux d’huile.
Conseils pratiques pour un achat éclairé
L’acquisition d’une Peugeot 207 d’occasion nécessite une approche méthodique. Un historique d’entretien complet et détaillé constitue un prérequis absolu, particulièrement pour les motorisations sensibles évoquées précédemment.
Check-list avant achat :
- Historique d’entretien complet et documenté
- Inspection par un professionnel indépendant
- Test routier approfondi
- Vérification des rappels constructeur
- Contrôle des niveaux et de l’état général
Conclusion : Un choix réfléchi pour un achat réussi
La Peugeot 207 reste une citadine attrayante sur le marché de l’occasion, à condition d’opérer une sélection rigoureuse. En évitant les versions les plus sensibles et en privilégiant les millésimes récents, l’acquéreur potentiel maximise ses chances de profiter sereinement de son véhicule. L’entretien régulier demeure la clé d’une utilisation pérenne, particulièrement sur les mécaniques diesel équipées d’un FAP.
Cette analyse démontre l’importance d’une recherche approfondie avant tout achat automobile d’occasion. La popularité d’un modèle ne garantit pas son infaillibilité, et la connaissance des points faibles spécifiques permet d’éviter les principales déceptions. La 207 ne déroge pas à cette règle, offrant le meilleur comme le pire selon les versions et les années de production.
