Quels sont les 6 Moteurs Stellantis à éviter Absolument ?

par Maxime Laurent
moteurs stellantis à éviter

La naissance du géant Stellantis, fruit de la fusion entre PSA et FCA, a réuni sous un même toit des marques emblématiques et leurs motorisations respectives. Derrière l’image de fiabilité que tente de projeter le groupe se cachent pourtant des moteurs au passif technique préoccupant. Quels sont ces blocs à éviter ? Comment reconnaître les signaux d’alerte ? Notre analyse sans concession vous guide dans ce labyrinthe mécanique.

Avant d’entrer dans les détails, voici un tableau récapitulatif des moteurs Stellantis à éviter :

MotorisationAnnéesProblèmes principauxCoût réparationFiabilité
1.2 PureTech2014-2018Courroie, consommation d’huile≈ 2500€⭐⭐☆☆☆
1.6 MultiAir2010-2018Système MultiAir, pompe HP≈ 2200€⭐⭐☆☆☆
1.4 T-Jet2007-2015Culasse, turbo, distribution≈ 1900€⭐☆☆☆☆
1.6 Multijet/HDI2004-2011Turbo, volant bi-masse≈ 1800€⭐⭐☆☆☆
2.2 Multijet2008-2016Injecteurs, EGR≈ 3000€⭐⭐☆☆☆
3.0 V6 Multijet2010-2018Système antipollution, injection≈ 3800€⭐⭐⭐☆☆

Les moteurs essence Stellantis à éviter

1.2 PureTech (2014-2018)

Trois cylindres, trois fois plus de problèmes ? Le petit PureTech, développé initialement par PSA, a beau avoir remporté le titre de « Moteur de l’année », son palmarès technique s’avère nettement moins glorieux. Son innovation phare – une courroie de distribution baignant dans l’huile s’est transformée en son talon d’Achille.

En ville, les démarrages et arrêts fréquents soumettent cette courroie à rude épreuve. Résultat ? Une dégradation prématurée qui peut survenir dès 60 000 kilomètres, bien loin des 120 000 kilomètres annoncés par le constructeur. L’intervention, particulièrement complexe en raison de l’architecture du moteur, peut facilement dépasser les 1 500 euros en concession.

La consommation d’huile constitue l’autre point noir de ce moteur. Gardez un œil attentif sur votre jauge – certains propriétaires rapportent jusqu’à un litre tous les 1 000 kilomètres, signe d’un encrassement des segments ou d’une usure prématurée des guides de soupapes.

Points de vigilance sur le 1.2 PureTech :

  • Contrôle du niveau d’huile tous les 1 000 km
  • Courroie de distribution à remplacer dès 60 000 km
  • Risque de casse moteur si maintenance négligée
  • Pompe à eau à remplacer en même temps que la courroie

1.6 MultiAir (Fiat/Jeep)

L’innovation peut parfois coûter cher, comme le prouve ce bloc essence développé par Fiat. Le système MultiAir, qui contrôle électro-hydrauliquement les soupapes d’admission, représente une prouesse d’ingénierie… et un potentiel cauchemar financier pour son propriétaire.

Le mécanisme MultiAir peut montrer des signes de faiblesse après 100 000 kilomètres, particulièrement sur les Jeep Renegade et Fiat 500X. Les symptômes ? Calages moteur, démarrages laborieux et performances en berne. Le remplacement du système, opération délicate s’il en est, dépasse régulièrement les 2 000 euros chez un concessionnaire.

Signaux d’alerte du 1.6 MultiAir :

  • Voyant moteur intermittent
  • Performances irrégulières
  • Bruits métalliques suspects
  • Consommation de carburant en hausse

1.4 T-Jet/MultiAir (Fiat/Alfa Romeo)

Ce petit moteur turbocompressé, largement répandu dans les gammes Fiat et Alfa Romeo, dissimule plusieurs faiblesses structurelles qui peuvent transformer votre expérience de conduite en véritable chemin de croix mécanique.

La culasse constitue son point faible majeur, avec des problèmes d’étanchéité récurrents. Les symptômes ne trompent pas : fumée blanche à l’échappement, surchauffe moteur, consommation de liquide de refroidissement. Une intervention sur la culasse peut facilement dépasser les 1 500 euros, surtout sur les versions les plus puissantes soumises à des contraintes thermiques importantes.

Le turbocompresseur montre également des signes de faiblesse prématurée, particulièrement sur les modèles conduits sportivement. Son remplacement, incluant les périphériques associés, représente un investissement conséquent d’environ 1 200 euros.

La distribution, assurée par une courroie classique, nécessite un remplacement scrupuleux tous les 60 000 kilomètres. Tout retard peut entraîner une rupture aux conséquences catastrophiques pour le moteur.

Faiblesses chroniques du 1.4 T-Jet :

  • Culasse fragile (joint de culasse et soupapes)
  • Turbocompresseur peu endurant
  • Distribution sensible et critique
  • Bobines d’allumage défectueuses
  • Consommation d’huile excessive sur certains exemplaires

Les moteurs diesel Stellantis à éviter

1.6 Multijet/HDI (2004-2011)

Né d’une collaboration franco-italienne, ce bloc diesel compact s’est largement diffusé à travers les gammes Peugeot, Citroën, Fiat et Alfa Romeo. Malheureusement, les premières générations cumulent des fragilités désormais bien identifiées par les professionnels du secteur.

Le turbocompresseur constitue son point faible majeur. Les symptômes ne trompent pas : sifflement anormal, fumée noire à l’échappement, perte de puissance brutale. Son remplacement, incluant les périphériques associés, représente un investissement conséquent avoisinant les 1 800 euros.

Le volant moteur bi-masse montre également des signes de fatigue précoce, particulièrement sur les véhicules utilisés en milieu urbain. Vibrations au ralenti, à-coups en phase d’accélération, claquements lors des changements de rapport… autant de signaux qui annoncent une intervention coûteuse d’environ 1 500 euros.

Avez-vous déjà subi ces pannes ? Les forums spécialisés regorgent de témoignages similaires, preuve que ces problèmes sont loin d’être isolés.

2.2 Multijet (Fiat/Alfa Romeo)

Ce diesel de forte cylindrée, qui motorise notamment les grandes Alfa Romeo et les utilitaires Fiat, s’est forgé une réputation contrastée. Puissant et coupleux, il souffre néanmoins de fragilités au niveau de son système d’injection.

Signaux d’alerte du 2.2 Multijet :

  • Démarrages difficiles, particulièrement à froid
  • Fumée blanche excessive à l’échappement
  • Ralenti irrégulier
  • Messages d’erreur liés au système antipollution

Les injecteurs Bosch, particulièrement sophistiqués, peuvent présenter des dysfonctionnements après 120 000 kilomètres. Leur remplacement, souvent nécessaire en série complète, peut facilement dépasser les 3 000 euros en concession.

3.0 V6 Multijet (Jeep/Maserati)

Le V6 diesel qui équipe les modèles haut de gamme du groupe révèle un caractère ambivalent. Impressionnant par ses performances, il peut rapidement devenir un gouffre financier en cas de problème. Son système de post-traitement des émissions, d’une complexité confondante, constitue son point faible majeur.

Le système d’injection, soumis à des pressions phénoménales, montre également des signes de fragilité. Un injecteur défaillant peut contaminer l’huile moteur avec du carburant, entraînant potentiellement des dommages catastrophiques si le problème n’est pas détecté rapidement.

Les problèmes moteurs courants chez Stellantis

Au-delà des spécificités propres à chaque bloc, certaines problématiques récurrentes traversent la gamme Stellantis. Analysons les points critiques qui affectent l’ensemble du groupe.

Encrassement des systèmes antipollution

Le défi majeur des moteurs modernes réside dans leurs systèmes de dépollution. Vannes EGR, filtres à particules, catalyseurs… Ces éléments, s’ils réduisent effectivement les émissions polluantes, constituent autant de points faibles potentiels.

Les moteurs diesel souffrent particulièrement de l’encrassement des vannes EGR, entraînant des passages en mode dégradé et des pertes de puissance. Un nettoyage préventif tous les 60 000 kilomètres est vivement recommandé pour éviter des réparations coûteuses.

Les filtres à particules peuvent également se colmater prématurément, particulièrement en usage urbain où les températures d’échappement restent insuffisantes pour assurer leur régénération. Résultat ? Une immobilisation du véhicule et une facture potentiellement salée.

Fragilité électronique

La sophistication croissante des moteurs modernes s’accompagne d’une multiplication des capteurs et calculateurs. Autant de composants qui peuvent présenter des défaillances, souvent difficiles à diagnostiquer.

Composants électroniques sensibles :

  • Capteurs de pression turbo
  • Sondes lambda
  • Débitmètres d’air
  • Capteurs de position d’arbre à cames
  • Calculateurs d’injection

Ces défaillances électroniques se manifestent généralement par l’allumage du voyant moteur, des pertes de puissance intermittentes ou des démarrages capricieux. Le diagnostic nécessite un équipement spécifique et une expertise technique approfondie.

Consommation d’huile excessive

Problème récurrent sur les moteurs essence de dernière génération, la consommation d’huile excessive touche particulièrement les petites cylindrées turbocompressées. Le phénomène s’explique par plusieurs facteurs : downsizing extrême, pressions de suralimentation élevées, systèmes de recyclage des gaz de carter mal dimensionnés.

Les conséquences peuvent s’avérer désastreuses : encrassement des soupapes, dégradation prématurée des catalyseurs, voire casse moteur en cas de niveau d’huile insuffisant. Un contrôle régulier, idéalement tous les 1 000 kilomètres, constitue la meilleure prévention.

Chaînes et courroies de distribution fragiles

La distribution, élément critique assurant la synchronisation entre vilebrequin et arbres à cames, constitue un point de vigilance majeur. Les courroies immergées dans l’huile des moteurs PureTech ou les chaînes sous-dimensionnées de certains blocs FCA peuvent présenter des défaillances catastrophiques pour le moteur.

Le guide des motorisations par marques Stellantis

Peugeot/Citroën/DS/Opel

Les marques issues de l’ex-groupe PSA partagent largement leurs motorisations. La prudence s’impose particulièrement sur les 1.2 PureTech produits entre 2014 et 2018, ainsi que sur les 1.6 HDI/BlueHDI de première génération.

Les versions récentes montrent cependant des améliorations significatives. Le 1.5 BlueHDI, notamment, fait figure de référence en matière de fiabilité dans la catégorie diesel. Les 1.2 PureTech produits après 2019 bénéficient également de modifications importantes qui semblent avoir résolu une grande partie des problèmes initiaux.

Motorisations recommandées :

  • 1.5 BlueHDI 130 (excellente fiabilité globale)
  • 1.2 PureTech après 2019 (améliorations notables)
  • 1.6 PureTech 180/225 (relativement fiable sur les DS)

Motorisations à éviter :

  • 1.2 PureTech (2014-2018)
  • 2.0 HDI 136/140 (avant 2010)
  • 1.6 THP (premières générations)

Fiat/Alfa Romeo/Jeep

Le groupe italien apporte sa propre personnalité mécanique, avec des moteurs au caractère bien trempé mais parfois capricieux. Les petits moteurs essence turbocompressés nécessitent une vigilance particulière, notamment le 1.4 T-Jet et le 1.3 MultiJet.

Sur les Jeep, le moteur 2.0 MultiAir II essence présente des problèmes récurrents de consommation d’huile et de fiabilité du système MultiAir, particulièrement sur les premiers millésimes. Les retours d’expérience montrent cependant une amélioration notable sur les dernières versions.

Comparatif fiabilité/coût sur 100 000 km :

MotorisationFiabilitéCoût d’entretienConsommation moyenne
1.6 Multijet 120⭐⭐⭐☆☆3800€5.1L/100km
1.4 T-Jet 120⭐⭐☆☆☆4100€6.8L/100km
2.0 MultiAir II⭐⭐☆☆☆4700€7.5L/100km

Les moteurs Stellantis les plus fiables

1.5 BlueHDI 130

Véritable réussite technique, ce diesel de dernière génération combine performances, sobriété et fiabilité. Malgré la complexité imposée par les normes antipollution, il présente un taux de panne remarquablement bas et une endurance qui rappelle les grandes heures des diesels français.

Son système d’injection à rampe commune de dernière génération offre précision et longévité. Le turbo à géométrie variable se montre étonnamment résistant à l’usure, même sur les véhicules soumis à des conditions d’utilisation exigeantes. Le circuit de dépollution, bien qu’imposant, bénéficie d’une conception optimisée qui limite les problèmes d’encrassement.

Points forts du 1.5 BlueHDI :

  • Excellent rendement énergétique
  • Consommation maîtrisée même en usage urbain
  • Chaîne de distribution à vie
  • Émissions polluantes bien contrôlées

1.4 FireFly Turbo (groupe FCA)

Nouvelle génération de moteurs essence développée par Fiat, le FireFly marque une rupture nette avec les T-Jet parfois problématiques. Sa conception privilégie robustesse et efficience, avec un bloc en aluminium allégé et une distribution par chaîne.

Les premiers retours d’expérience s’avèrent encourageants. La consommation d’huile, talon d’Achille de nombreux petits moteurs turbocompressés, reste parfaitement maîtrisée. Son système de désactivation partielle des cylindres représente une prouesse technique qui a su éviter les écueils habituels liés à cette technologie.

Le FireFly incarne parfaitement la nouvelle philosophie mécanique du groupe Stellantis : sobriété, performance et fiabilité. Un moteur qui redore le blason d’une marque parfois critiquée pour ses choix mécaniques hasardeux.

Guide d’achat Stellantis

L’acquisition d’un véhicule Stellantis nécessite quelques précautions spécifiques, particulièrement concernant la motorisation. Examinez attentivement l’historique d’entretien – un carnet incomplet doit immédiatement éveiller vos soupçons. Vérifiez également que les rappels constructeur ont bien été effectués, particulièrement sur les moteurs identifiés comme sensibles.

Le profil d’utilisation joue un rôle déterminant dans le choix de votre motorisation. Les petits moteurs essence turbocompressés s’épanouissent sur route, mais peuvent souffrir en usage exclusivement urbain, avec des démarrages à froid répétés. À l’inverse, les diesels modernes nécessitent des parcours réguliers et suffisamment longs pour maintenir leurs systèmes de dépollution en bon état.

N’hésitez pas à solliciter l’avis d’un expert indépendant avant tout achat. Un diagnostic approfondi, s’il représente un coût initial, peut vous épargner de coûteuses surprises. Certains défauts latents, imperceptibles lors d’un simple essai, peuvent être détectés par un œil exercé ou par une valise diagnostic.

Recommandations pratiques :

  • Privilégier les moteurs ayant bénéficié des dernières évolutions
  • Vérifier systématiquement l’historique d’entretien
  • Réaliser un essai dynamique incluant démarrage à froid
  • Consulter les forums spécialisés par modèle

Conclusion

Le groupe Stellantis propose un catalogue de motorisations varié, reflet de l’histoire et des traditions de ses différentes marques. Si certains blocs souffrent de défauts récurrents qui peuvent transformer votre rêve automobile en cauchemar financier, d’autres constituent de véritables réussites techniques qui méritent votre attention.

Les évolutions récentes montrent une amélioration constante de la fiabilité, particulièrement sur les motorisations développées après la création du groupe. La mutualisation des technologies et le partage d’expérience entre les entités françaises et italiennes semblent porter leurs fruits, avec des blocs moteurs plus robustes et mieux conçus.

L’achat d’un véhicule Stellantis reste un choix pertinent à condition de sélectionner judicieusement sa motorisation et de respecter scrupuleusement les préconisations d’entretien. Ne vous laissez pas séduire uniquement par les performances ou l’esthétique – la mécanique constitue le cœur battant de votre future voiture, et sa fiabilité conditionnera directement votre satisfaction à long terme.

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